Storabelle

23
Belfort

Du sel dans la centrale pour de l’énergie propre

Interlocuteurs :

Pierre Jérôme Desmarquest - Cofondateur
Frédéric Pierucci - Cofondateur et PDG

Lorsqu’une idée originale rencontre un gisement industriel peu commun, Storabelle émerge. Elle confirme rapidement l’attractivité de son projet avec une levée de fonds majeure – près de 15 millions d’euros pour transformer nos sites de production d’énergie fossile.

L’idée originale est de « stocker » de l’énergie dans du sel et de la restituer via des anciennes centrales à charbon ou nucléaires, les considérant à raison comme un gisement majeur de friches industrielles – on dénombre pas moins de 6 000 unités dans le monde vouées à être fermées d’ici 25 ans.

Par cette innovation, l’entreprise contribue à l’accélération de la transition énergétique en convertissant les centrales à charbon et nucléaires destinées au démantèlement en installations de stockage massif et de production d’énergie propre. L’électricité prélevée à faible coût, issue du surplus d’énergie renouvelable intermittente, est convertie et stockée en énergie thermique dans de grandes quantités de sel fondu, puis restituée au réseau en période de pic ou de demande particulière via le groupe turbo-alternateur de la centrale existante.

40 milliards

de tonnes de CO2 émises en 2023 par l’homme sur la planète

0 net

Objectif de 0 émission de CO2 en 2050 pour stabiliser le réchauffement climatique à + 1,5 °C

147 heures

de prix négatifs en France en 2023

Le bâtiment Techn’hom, à Belfort, hub industriel dans lequel est installée Storabelle © Tandem.

Donner un avenir durable aux centrales obsolètes

Storabelle, créée en 2021, monte en régime depuis le printemps 2023. Alors que cette technologie est déjà connue et maîtrisée dans les centrales solaires à concentration, elle n’est néanmoins pas encore utilisée pour stabiliser les réseaux et augmenter la pénétration des énergies renouvelables intermittentes.

Ainsi, des années auparavant, les créateurs ont travaillé en temps masqué (travail réalisé simultanément avec une autre activité) avec le CEA-Liten de Grenoble pour amener à maturité leur concept : reconvertir une partie du parc des centrales à charbon, promises à un programme de démantèlement, en centrales de stockage de l’énergie électrique excédentaire, notamment celle issue des énergies renouvelables intermittentes : solaire et éolienne.

L’électricité issue du surplus d’énergie renouvelable intermittente, est prélevée à faible coût et stockée en énergie thermique dans de grandes quantités de sel fondu. Elle est, enfin, restituée au réseau en période de pic où la demande est forte via le groupe turbo alternateur de la centrale existante. Ce stockage est assuré par le chauffage de plusieurs dizaines de milliers de tonnes de sel fondu, capables de se maintenir à près de 600 °C dans l’enceinte pendant des jours, sans déperdition significative.
La restitution de cette énergie thermique s’opère ensuite classiquement par un échangeur de température, puis avec la turbine à vapeur entraînant un alternateur.

En résumé, il s’agit de substituer à l’ancienne centrale la seule chaudière à charbon avec le système au sel fondu, l’installation en aval restant inchangée et conservant la même puissance.

En parallèle de cette technologie, Storabelle a développé un système de gestion d’énergie (Energy Management System) doté d’algorithmes intégrant diverses données externes et internes. L’objectif est d’optimiser à la fois le rendement technique et économique de l’installation, avec une capacité de réaction rapide pour s’adapter aux fluctuations de la demande.

La société prévoit également de développer des solutions matérielles industrielles en collaboration avec des partenaires, avec des projets concrets prévus dans les mois à venir. Un site démonstrateur déjà identifié qui pourrait devenir à terme la vitrine mondiale de la technologie Storabelle.

Simulation de la conversion d'une centrale à charbon en France © Storabelle.

Pour des cycles de vie multiples

Au-delà de ce développement technologique, Storabelle, déploie une offre durable et répond simultanément à deux défis conséquents et actuels. D’une part, en repensant la manière dont sont stockées les énergies renouvelables, Storabelle contribue à réduire la nécessité de produire davantage d’énergie et donc à limiter la construction de nouvelles infrastructures pour de l’énergie durable ou non. D’autre part, en attribuant une seconde utilité aux centrales existantes, l’entreprise industrielle aborde l’enjeu du renouvellement et de l’évolutivité des structures techniques. Avec cette technologie, il est possible de faire avec l’existant et de minimiser l’impact environnemental associé à la création de nouvelles installations.
De plus, le sel utilisé dans le processus de stockage de l’énergie est réutilisable. En éliminant le besoin d’importer constamment de nouvelles quantités de sel, l’entreprise réduit son empreinte carbone et s’inscrit dans une logique de gestion responsable des ressources.

Ainsi, Storabelle se positionne comme une pionnière dans le secteur du stockage de l’énergie en proposant une solution intégrée qui non seulement répond aux besoins et aux enjeux énergétiques actuels, mais le fait de manière efficiente et durable.

Vue aérienne d’une centrale à charbon pour laquelle Storabelle effectue une étude de transformation © Storabelle.

Lancement en mode start-up dans un hub de la filière de l’hydrogène

Rien n’est étonnant dans l’installation de Storabelle à Belfort, au sein du parc technologique et industriel Techn’hom, porté par le SEM Tandem.
En effet, c’est sur ce territoire que se structure, ces dernières années, la filière de l’hydrogène en France. Les entreprises spécialisées peuvent désormais s’appuyer sur des formations autour de l’hydrogène pour faciliter leurs recrutements.

Pour Storabelle, ce choix d’implantation sur le territoire belfortain s’explique par la présence de nombreuses sociétés opérant dans le domaine de l’énergie (telle General Electric), avec lesquelles des collaborations sont envisagées, et par un bassin d’emploi hautement qualifié dans ce domaine, nécessaire au développement de l’entreprise.
La start-up a établi des partenariats stratégiques avec le CEA-Liten et un fournisseur industriel de solutions technologiques. Storabelle a également sollicité le système public d’appui à l’innovation aux niveaux régional et national en se tournant vers France 2030 et bénéficie du soutien de l’agence
d’attractivité économique locale SO Nord Franche-Comté.
En s’adossant à cet écosystème local, Storabelle se projette dans une perspective de croissance importante avec le recrutement de 300 collaborateurs dans les cinq prochaines années.

Vue aérienne du parc technologique et industriel Techn'hom à Belfort © Tandem.

Storabelle

3 Rue de la Découverte
90000 Belfort

SWARM Charbonnières-les-Bains